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  • Photo du rédacteurValentine Buhé

Thor : Quand l'antagoniste vole la vedette.


Le conflit entre les gentils blonds et les bruns ténébreux durent depuis des générations. Il semble qu'une véritable abîme sépare ces deux mondes, qu'un blond ne pourra jamais être mystérieux et qu'un brun ne pourra jamais rire. Le blond est censé s'attirer toute la sympathie du public, vaincre l'antagoniste, être porteur d'une morale : en bref, être le héros de son film.


Mais que se passe-t-il lorsque l'antagoniste lui vole plusieurs de ces caractéristiques, et pire, les incarne mieux ? On obtient l'adaptation cinématique de Thor, un énième héros de l'univers Marvel. Les amateurs de mythologie nordique y reconnaîtront le dieu du Tonnerre, divinité virile s'il en est, accompagné de son fidèle marteau, Moljnir, apparemment doté d'une certaine forme de conscience qui lui permet de déterminer si celui qui le manie est digne de lui. Thor en est maintenant à son quatrième film à son nom seulement au cinéma, et si on y retrouve sa conquête féminine des premiers films, on y retrouve également l'antagoniste initial : Loki, son frère. Les muscles contre le cerveau. Le blond contre le brun.


Comment se fait-il que Loki, le dieu de la discorde, battu non seulement dans le premier des Thor mais également dans The Avengers, soit encore dans un de ses films ? Mieux, comment se fait-il que sa présence soit exigée par les fans de la licence ?


Il se trouve que Loki est parvenu à voler la vedette à son frère en incarnant les trois caractéristiques dont je vous parlais plus haut. Oui, le dieu de la discorde attire la sympathie : Odin, le Zeus de la mythologie nordique, l'a adopté. Il ne s'est jamais senti complètement intégré à la société des dieux, et toujours senti inférieur par rapport à son grand frère, Thor. Ajoutez à cela un désir de prouver à tout le monde qu'il vaut bien plus que ce que les autres pensent, et bien mieux que Thor, vous obtenez un personnage dans lequel beaucoup de gens se reconnaissent. Oui, techniquement, il gagne contre son antagoniste, Thor. Il réussit à le faire exiler sur Terre, et ainsi à lui voler le trône. Il prouve également qu'il est plus intelligent que lui de nombreuses fois. Ses remarques sarcastiques concernant son frère en ont fait sourire plus d'un. Et oui, il est porteur d'une morale : malgré ses nombreux échecs, il continue d'essayer, encore et encore.


Loki n'est pas le Dieu du Mal, mais celui de la Discorde. Cette distinction est vitale pour comprendre le personnage, qui est avant tout un égoïste cherchant à s'amuser par tous les moyens, peut importe que ceux-ci soient bons ou mauvais. Il sera toujours dans le camp servant ses propres intérêts. Grâce à l'interprétation qu'en a fait l'acteur Tom Hiddleston, le personnage a révélé des faiblesses qui l'ont rendu attachant aux yeux du public. Ce n'est plus seulement un égoïste hédoniste et nihiliste, mais un individu blessé, humilié, <em>humain</em>. Tom Hiddleston l'a rendu vulnérable, et donc, a permis au public de s'identifier à lui. Comment détester quelqu'un dans lequel on se retrouve ?


D'antagoniste, Loki est passé à anti-héros. Peut-être aura-t-il droit à son propre film dans les prochaines années ?




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