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  • Photo du rédacteurValentine Buhé

Barry Seal (2017) : Quand réaliser un film devient une habitude.


Je suis une fan de Tom Cruise. C'est un merveilleux acteur, qui arrive à transmettre une émotion d'un simple mouvement de machoîre et qui est toujours juste. Je ne suis jamais déçue par les films où il figure. Et comment résister à son charme de canaille ? Il était évident que j'allais aller voir Barry Seal. Une histoire "vraie" de trafic de drogue aux Etats-Unis mêlant CIA et narco-trafiquants, où Tom Cruise incarne Barry Seal, un pilote d'avion devenu un des plus grands passeurs de drogue que le monde ait connu (et découvert, bien sûr) ? Comment louper ça !


Cependant, je suis restée objective. Je n'ai pas été déçue, loin de là, le film est très bon. Le rythme est soutenu, on ne s'ennuit pas un instant, et l'histoire reste aussi proche de la vérité que l'industrie du cinéma le permet. La bande-son est sympa, les autres acteurs lui donnent très bien la réplique, notamment l'agent de la CIA qui recrute monsieur Seal, et le film sort juste au moment où la série Narcos reprend, ce qui permet de profiter de la popularité du sujet qu'elle aborde. Un bon calcul, qui donne de bons résultats. Mais avec Tom Cruise, on a toujours de bons résultats.


Justement.


A force d'être toujours bon, de toujours savoir ce que le public désire et de toujours le lui donner, où est l'originalité ? La prise de risques ? Peut-on réellement parler de passion ?


Je dois admettre que si Tom Cruise est aussi bon dans ses rôles, c'est peut-être parce qu'il s'agit d'une simple déclinaison du même type de personnage dans des contextes divers et variés. Toujours dans des films d'action, ceci dit. Collateral, Walkyrie, (K)Night&Day, Oblivion, Mission Impossible, Jack Reacher, La Momie (2017)... Tom Cruise est synonyme d'action, de rebondissements, d'histoires d'agents secrets ou de gars un peu borderline, qui trempe dans les magouilles mais qui reste malgré ça attachant. Il ne joue jamais de "méchant" à proprement parler. Les actions de ses personnages sont toujours plus ou moins justifiées, de manière à ce que le public puisse s'attacher à lui malgré tout. Tom Cruise, ce n'est pas un "bad guy", vous voyez, il est cool et libre, c'est tout ! Et cette posture remporte toujours un franc succès auprès de son public (moi la première). Pourquoi changer une recette qui marche ?


Mais le Tom Cruise de Rain Man, Eyes Wide Shut ou Horizons Lointains, celui qui incarnait des personnages plus doux, moins enclins à tuer tout le monde se mettant en travers de son chemin... N'était-il pas tout aussi intéressant ? Être acteur, c'est également explorer différentes facettes du genre humain, différents caractères, différentes mentalités. Se cantonner au rôle du bad guy au grand coeur, c'est jouer la carte de la facilité.


Peut-être que c'est son type de personnage favori. Peut-être que c'est le plus simple à jouer pour lui, maintenant qu'il le maîtrise à la perfection. Peut-être qu'après une carrière comme la sienne, Tom Cruise n'a plus envie de risquer sa popularité en changeant de répertoire. Toujours est-il qu'aussi bon soit-il dans ce rôle, je regrette de ne pas le voir prendre des risques, aussi minimes soient-ils (et je ne parle pas de risques physiques. Pour quelqu'un de cinquante-cinq ans, il est encore très bien conservé). Il est devenu incollable sur ce qui fonctionne toujours au grand écran, la recette miracle : réaliser un film n'est plus qu'une façon comme une autre de renflouer les caisses tout en faisant vivre l'industrie du cinéma. Y a-t-il encore de la passion lorsque tout devient mécanique et répétitif ?


Sur ce, je vous laisse, je retourne l'admirer dans (K)Night&Day, ou, comme j'aime à le surnommer, "Les vacances de Ethan Hunt". J'ai beau jouer la fine bouche, je serai bien la dernière à cracher sur ses productions, qui tiennent toujours leurs promesses.




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